Le Livre du Prince Korab (III)

Publié le par I.I.R.E.F.L.

Le Livre du Prince Korab

ou

 

GUIDE POUR LES ÉGARÉS (III)

 

(LIFE IN A NUTSHELL)

 

Couverture 

 Gaston PROFHÜL,

Un Polonais : Le Prince Korab , in revue Bizarre

« Les hétéroclites et les fous littéraires »

N° IV, avril 1956, pages 101à116


 

III. - L'ŒUVRE

 

Il faut citer presque entière la déclaration des pages 185, 186, 187 et la très importante conclusion des pages 525 à 530.

 

 LA VIE MORALE COMBINÉE AVEC L'EXISTENCE MATÉRIELLE

 

 CHAPITRE I

 

 L'équilibre comme principe de la création.

 

Mes habitudes disaient non, ma conscience disait oui ; pendant que j'écoutais cc dialogue, trente-cinq ans se sont écoulés avant de m’être formé la conviction que je pouvais exprimer publiquement les conclusions de mes réflexions.

Précisons dans ce chapitre le point de vue auquel nous envisagerons les affaires, la politique et l'univers ; je veux dire le connu et l'inconnu.

*L'équilibre est le principe du monde (le dualisme) ; les mathématiques, la justice, le devoir, le mariage, l'harmonie, etc., sont des conséquences de l'équilibre (la trinité). Il est difficile d'appliquer les principes et de les distinguer des conséquences. *Les principes sont comme pair et impair à la roulette, et les conséquences sont comme les numéros ; ils sont indépendants les uns des autres et tout de même étroitement liés ; ce ne sont que les grandes intelligences qui savent distinguer les principes de leurs conséquences et qui savent les employer sans se tromper. Je ne parle pas d'hommes cultivés et instruits, je parle des hommes de bons sens (la quantité de sang nécessaire), je pense même que l'instruction tue souvent le bon sens.

Chaque principe est double en lui-même et indécomposable par rapport à ses conséquences, mais il se décompose par rapport à un principe aîné (dont il dépend lui-même. Chaque chose, chaque question a son principe, à double face et indécomposable dans son ensemble, et tous les principes connus et inconnus font partie de l'univers et sont donc eux-mêmes la conséquence du seul et unique principe qui gouverne l'univers, de l'équilibre.

 

+ 1 et - 1 sont les conséquences de 0, mais + 1 et - 1 sont en même temps !e principe à deux faces. (+ et -, positif et négatif) pour toutes les positions + 2 - 2 et pour toutes les positions + 3 – 3, + 4 ~ 4, etc., du système.

Voici quelques principes comme exemple :

1. L'équilibre pour les lois qui gouvernent l'univers et les mathématiques :

-1+1=0

donc : 1 =1

 2. Dans le langage courant on dit que chaque chose a son « bon » et son «  mauvais» côté, comme l'on dit qu'un paletot a son bon côté, le dessus qui plaît aux yeux et qui excite les sens, et le mauvais côté, la doublure, le côté qui chauffe le corps (les appréciations sont relatives).

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12. Vous me demanderez maintenant comment appliquer ma théorie en pratique ? et moi, je vous demanderai : comment ne pas l'appliquer ? Nous l'appliquons involontairement, car tout ce que nous disons et pensons est comparatif, et cela ne pourrait pas être autrement, il s'agit seulement de ne pas faire de confusion, et c'est là la difficulté.

Prenons une pièce de monnaie. C'est un corps solide de la forme d'un disque. Vous ne pouvez pas parler du côté visible de la pièce sans admettre qu'elle a un côté invisible, car de quelque manière que vous la retourniez, il y aura toujours un côté visible, tandis que l'autre ne le sera pas. Vous ne pouvez pas cogner la pièce contre terre des deux côtés en même temps, ni dire qu'elle reçoit la lumière du soleil de tous les côtés, car un côté reste toujours dans l'ombre. Vous ne pouvez pas dire que la pièce est dans votre main, sans admettre qu'elle ne peut pas se trouver ailleurs en même temps. Tous ces exemples sont des effets. Vous ne pouvez pas admettre un de ces effets sans admettre leur cause : s'il y a un côté visible et un côté invisible, avant tout, c'est qu'il a une pièce de monnaie. Dès lors, appliquons cette loi au moral et admettons qu'une personne soit méchante. Si elle est méchante, elle doit aussi être bonne. Où est sa bonté ? Elle est cachée. Où la trouver ? Dans une cause commune, dans la lutte ; mais  nous ne pouvons pas retracer exactement les détails de cette lutte. D'accord, par conséquent, ne jugeons pas la personne au point de vue moral.

 De chaque principe on peut déduire une infinité d'arguments, pousser chacun d'eux jusqu'à l'infini et dépasser la conception humaine à condition de toujours maintenir l'équilibre entre le pour et le contre.

 

 CONCLUSION

 

 Je conclus :

La noblesse et le peuple sont absolument dans l'erreur ; c'est le peuple qui gagnera la partie engagée, et la civilisation sera retardée de deux ou trois siècles, à moins qu'un génie, si génie il y a, soit assez heureux pour arrêter l'humanité dans cette course vertigineuse sur la pente fatale de l'erreur et de l'ignorance. 

Rois de la terre et noblesse, j'en appelle à vous, j'en appelle à la bourgeoisie française avec ses vices, j'en appelle même aux patrons américains : unissons-nous, au nom du droit de la propriété individuelle, contre l'ignorance des peuples, avant qu'il ne soit trop tard ! Après la question juive, je ne vois qu'un seul obstacle à la réussite de ce projet : c'est l'église catholique mourante. Pères Jésuites (Ignace de Loyola, 1534), auxquels je dois les conversations les plus intéressantes de ma vie, vous qui attirez vers vous les hommes les plus intelligents du globe, par des moyens que j'aurais pu préciser en mettant le doigt dessus, n'êtes-vous pas frappés de ce que vous courez rapidement au-devant de votre ruine (le système des privilèges, l'immobilisme, l'obscurantisme, l'unité catholique, l'initiative) ? Pourquoi ne réformez-vous pas les institutions surannées de votre église ? Pourquoi n'enseignez-vous pas la vraie morale, celle qui est irrésistible, que nous sentons tous, mais que nous ne comprenons pas encore, celle de l'avenir ? Pourquoi voulez-vous enseigner des choses dont vous ne croyez pas un traître mot vous-mêmes (la duplicité), lorsque vous pouvez enseigner par conviction (vocation, métier, inspiration, routine, ignorance, culture) la morale la plus belle qui ait jamais existé sur notre globe ?

 

Par amour pour la science, j'aurais voulu dire les vérités que j'ai passées sous silence autant sur mes actions que sur les lois non écrites. Espérons que l'avenir permettra à chaque personne de faire, sans danger pour sa réputation, sa confession en public, pour le bénéfice de l'Humanité, pour le bénéfice d'une petite planète perdue dans l'immensité. Combien d'Humanités y a-t-il encore dans les autres planètes, Humanités qui ne nous ressemblent peut-être même pas de corps et auxquelles seules nous rattachent l’idée créatrice (voyez première partie, chap. 1er, n° 15, « le complément électrique, etc. l, et n° 29, « les conducteurs de la pensée »), la pensée et les mathématiques ?

Je suis maudit même par mes plus proches parents, à cause de mes opinions, mais j'y suis tellement habitué et résigné que je ne m'en aperçois même plus. Ce serait pour moi une honte que d'avoir l'approbation de mes contemporains, car elle est trop inférieure pour me tenter. Absorbé par mes idées, j'ai appris à me suffire ; mais, détaché de tout ce qui nous fait vivre, le plus tôt je m'en irai, le mieux ce sera pour moi ; mon livre me remplacera.

Pour me comprendre, montez jusqu'où je suis tombé, au tombeau dans lequel est enfermée ma vie. Ma défaite est devenue mon triomphe, telle est la force de la vérité. J'ai passé ma vie dans le désir inassouvi. Le désir inassouvi a ravagé mon corps, Je veux, par la publication de ce livre, empêcher des milliards d'êtres humains d'être volés, comme moi, du droit d'exister, par les voleurs du monde coalisés et organisés.

Combien d'années ai-je perdu en déceptions ! Je n'ai pas vécu et je me sens vieux. J'ai été sincère pendant toute ma vie, mais je ne mentais pas, je le regrette : la vérité, - telle est la réciprocité du 20ème siècle, - est un masque pour cacher le mensonge.

 Dans la vie privée, l'auteur du livre exige son droit : l'avantage matériel et moral d'être membre de tous les premiers clubs d'Europe ; d'avoir ses entrées dans toutes les Cours européennes ; que son titre de prince soit reconnu officiellement ; d'être à " tu » et à " toi » avec tous les grands personnages politiques ; d'être marié a une femme voluptueuse, jolie et jeune, à la femme qui anoblit son intelligence en lui témoignant une confiance morale illimitée et d'avoir des rentes (celles de S. Exc. M. J. Chamberlain, par exemple, lui suffiraient). Ceux qui n'osent pas exiger leur droit n'auront jamais rien, car les « honnêtes » personnes qui ont le bonheur d'avoir tout ce que je viens de décrire haïssent les concurrents et les rivaux.

 A ceux qui n'obtiennent pas leur droit, je conseille de publier des livres comme le mien, ou des journaux, de faire distribuer des feuilles imprimées dans les rues ou de les envoyer par la poste à domicile, de se venger par tous les moyens et de s'unir aux socialistes. Le malheureux peuple n'en profitera pas, mais ceux qui suivront mon conseil en profiteront personnellement. Mais pourrir pendant plusieurs générations dans la passivité et le silence, c'est une erreur.  

 


 

 

 

 

Publié dans KORAB

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